Mairie
de la Commune urbaine




de KANKAN



Gare de train Conakry-Kankan (1959)

Train MAN - Conakry-Kankan de l'Office National des Chemins de Fer de Guinée (ONCFG)

Etapes de la construction du chemin de fer Conakry-Niger
En bref
La construction du chemin de fer à voie métrique entre la côte (Conakry) et le fleuve Niger (Kouroussa) se déroulera avec difficultés (relief, conflits locaux) de 1904 à 1910. Elle se poursuivra jusqu’à Kankan.
Avant le chemin de fer
Une première présence française en Guinée est notée à Boké, en 1827... Les premières reconnaissances dans le pays se feront en 1887 par le Colonel Galliéni et le Capitaine Audéoud. Mais c’est à l’initiative de M. Etienne, Sous-Secrétaire d’État aux colonies, que le Capitaine Brosselard-Faidherbe reconnaitra une liaison côte Atlantique (Benty)/fleuve Niger (Faranah), évitant par le sud les monts du Fouta-Djalon, et il rapportera un avant-projet long de 340 km. En 1895, le capitaine du génie Eugène Salesse prépare un projet de route de Conakry à Faranah, sur le fleuve supposé navigable. En fait la seconde mission Salesses (1897-1898) revient avec les éléments d’un projet de chemin de fer franchissant le Fouta-Djalon, entre Conakry et la ville de Kouroussa à partir de laquelle le Niger est (parfois) navigable.
Le chemin de fer Conakry-Niger
Le projet Conakry-Kouroussa, long de 587,5 km, franchit les monts du Fouta-Djalon au col de Koumi, à l’altitude de 736 m. Il fallut alors prévoir des pentes de 25 mm/m et des rayons de courbe de 120 m.
La construction se fera en considérant 3 sections : Conakry-Kindia (148,5 km), Kindia-Col de Koumi (154 km), Col de Koumi-Kouroussa (285 km), puis une quatrième section Kouroussa-Kankan (74km).
Contrairement à la ligne Dakar/Saint-Louis au Sénégal, construite en 1882-1885, la Colonie décida de ne pas recourir à la concession. Elle désirait conserver la maitrise des tarifs afin d’assurer le développement du pays, s’appuyant sur le contre-exemple de la Compagnie des chemins de fer du Congo. Par ailleurs on redoutait des accords entre une telle compagnie concessionnaire et les grandes sociétés de commerce, préjudiciables aux traitants indépendants.
La construction du chemin de fer commence en 1900 avec le Capitaine Salesse comme Directeur du chemin de fer. Elle se déroule dans l’ordre des 4 sections annoncées. Elle se fera à un rythme moyen supérieur à 50 km par an.
1re section - Conakry-Kindia (148,5 km) : La construction de 120 km de ligne est attribuée en 1900, après appel d’offres, aux entrepreneurs Mairesse et Chrismant. Le contrat est résilié en 1902 à cause de problèmes de gestion et des difficultés de recrutement et d’alimentation de la main d’œuvre. Le chantier se poursuit alors en régie, avec un système de recrutement qui assurera un effectif de 5.000 travailleurs volontaires. Il nécessitera de difficiles terrassements rocheux, mais cette section sera ouverte en 1904.
2e section - Kindia-Col de Koumi (154 km) : La traversée des monts du Fouta-Djalon demandera de nombreux terrassements rocheux effectués à la mine. Néanmoins, cette section sera ouverte en 1908.
3e section - Col de Koumi-Kouroussa (285 km) : La réalisation de cette section terminale est rapide grâce à l’engagement des travaux par les deux extrémités. La ligne atteint le fleuve Niger à Kouroussa en 1910, après 10 ans de travaux.
4e section. -Kouroussa-Kankan (74 km) : La ligne est poursuivie jusqu’à Kankan, alors deuxième ville du pays, grâce à sa situation sur la rivière Milo, réputée navigable. Cette section s’amorce à Kouroussa par la construction de deux ponts, sur le Niger et sur la Milo.
À son achèvement en 1910, des extensions de la ligne avaient été envisagées vers la Haute-Volta et vers le Mali. L’exploitation de cette ligne fut bénéficiaire, au moins jusqu’en 1914. Elle fut assurée par la Régie des chemins de fer de l’Afrique occidentale jusqu’en 1959.
Par la suite, après l’indépendance de la Guinée en 1958, elle sera prise en charge par l’Office national des chemins de fer de Guinée. À défaut d’entretien, l’exploitation de la ligne est arrêtée en 1995.
« Ouvrages du génie civil français dans le monde
Lignes de chemin de fer, Afrique occidentale et Afrique équatoriale »
par Georges Pilot, IGPC honoraire
Comité génie civil et bâtiment. IESF
Le chemin de fer Conakry – Niger : 1904-1910
