Mairie
de la Commune urbaine
de KANKAN
Voyage vers Batè, Terre d'espoir
La pieuse N’Mah Mariamagbè et son frère Mouramani furent victimes de la convoitise de leurs frères consanguins. Pour sauver la vie de son frère et après des jours de prières et d’invocation, elle suggéra à Mouramani de migrer vers une « Terre d’Espoir » qui favorisera la prospérité de ses descendants. La description de la destination correspondait à l’enclave entre les fleuves Niger et Milo, la région de Batè ; étymologiquement, Batè signifie en Malinké « entre deux fleuves. » Mouramani accepta avec joie les recommandations de sa sœur de quitter le Diafounou pour le Batè.
Arrivé dans la région à Diankana, dans le Batè en 1645, c’est à Sakodou où la mort surprit Mouramani à l'âge de 69 ans (1590-1659) laissant derrière lui, son fils Fodé Moudou Kaba.
Dispersion des Kaba à travers le Batè
Fodé Moudou eut quatre fils : Mouramani Kaba, souvent connu comme Mouralou, Zakaria Kaba, Fodé Mamoudouba Kaba et le benjamin Fodé Daouda Kaba. Les deux derniers étaient les enfants de Doussou Condé. Deux ans après la mort de Fodé Moudou, ses enfants abandonnèrent Kabalaba et se dispersèrent sur d'autres terres fertiles de la région : Soumankoi, Nafadji et Bankalan. Quant à Fodé Daouda Kaba, sa recherche de terre le conduisit dans la région de Mankono, territoire sous l'autorité de Fodé Moudou Condé, patriarche des CONDÉ.
Don de terre de Fodé Moudou Condé à son neveu Fodé Daouda Kaba
Fodé Moudou Condé reconnut son neveu Fodé Daouda Kaba, fils de son ami intime Fodé Moudou Kaba et de sa sœur Doussou Condé, il l’accueillit comme il est de tradition dans le Grand Mandingue. Et pour satisfaire sa demande de terre, Fodé Moudou Condé dit à Daouda :
« Pour ta question de terre, je t'offre tout ce que tu trouveras chez nous, sauf les terres appartenant déjà à un de mes concitoyens. Tu peux en donner aussi à tes parents ou amis, si tu le désires. »
En 1690, Fodé Daouda décida de cultiver son champ à Fadou.
C’est donc avec les bénédictions de leur patriarche Fodé Moudou Condé que les CONDÉ cédèrent ainsi aux KABA une partie de leur terre ; territoire qui deviendra plus tard Kankan, capitale du Batè.
Sékou Kaba
LE MONDE MANDEN : Histoire et Généalogie